Les origines des ramens au Japon : une odyssée de nouilles à travers les âges

Le ramen est aujourd’hui indissociable de l’identité culinaire japonaise. Pourtant, ce met n’est pas originaire de l’archipel nippon. Plongeons dans l’épopée fascinante qui a vu de simples nouilles chinoises devenir une star nationale au pays du Soleil Levant. Accrochez-vous, le voyage s’annonce riche en rebondissements !

L'arrivée au 16ᵉ siècle des lamien, ancêtres du ramen

L’histoire commence en Chine avec les lamien, « nouilles tirées », à base de blé et d’œufs servis dans des bouillons relevés. Dès le 16ème siècle, des immigrants chinois les importent au Japon où on les nomme chūka-soba (« soba chinoises »). Leur texture souple et élastique séduit les locaux. Mais ce n’est que le début d’une grande aventure !

L’émergence des yatai, échoppes ambulantes dans les villes

Au début du 20e siècle, le Japon amorce son industrialisation et connaît un exode rural massif. Dans les grandes villes, des vendeurs de rue appelés yatai commencent à proposer des soupes à base de nouilles soba. Leur clientèle ? Les ouvriers pressés désireux de se restaurer à moindre coût. Les ramens deviennent ainsi accessible au plus grand nombre.

1950 : la révolution du bouillon dashi

Jusqu’alors, les soba étaient cuisinées dans un simple bouillon de poulet et de légumes. Mais en 1950, un restaurateur de Tokyo a l’idée d’utiliser le dashi à la place. Élaboré avec du kombu (algue) et du katsuobushi (bonite séchée), ce bouillon umami fait passer les ramens à un autre niveau. Dès lors, ils conquièrent le pays !

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Chaque région du Japon imagine sa propre recette

Alors que le ramen s’impose partout comme plat populaire, une fièvre créative s’empare des cuisiniers à travers l’archipel. Chacun y va de sa propre interprétation en s’appuyant sur les spécialités locales. On voit ainsi naître le Sapporo miso ramen au nord avec sa pâte de soja, le Hakata tonkotsu ramen au sud avec son bouillon de porc qui mijote pendant des heures, le Kumamoto ramen avec son bouillon à base de sardines séchées, le Kitakata ramen aux nouilles élastiques, le Wakayama ramen à la sauce soja blanche, etc. C’est le début d’une exploration sans fin des possibles du ramen, chaque région rivalisant d’audace et de créativité pour sublimer ce plat. Le visage multiple du ramen était né, pour le plus grand plaisir des papilles des Japonais en quête de diversité gustative. Ainsi, le ramen devient rapidement un plat fédérateur autour duquel chaque région du Japon va exprimer sa créativité culinaire.
À Hokkaido, la ville de Sapporo se distingue avec son miso ramen. Sa pâte de soja mixée avec du porc et du poulet donne un bouillon crémeux et réconfortant. Dans la région du Tohoku, Sendai est réputée pour son shio ramen au bouillon de poulet et de fruits de mer, relevé par un mélange d’algues séchées. Le ramen de Tokyo, avec son bouillon shoyu subtilement parfumé au soja, devient le style de référence internationale. À Nagoya, on savoure le miso ramen au bouillon de poulet et de porc, relevé par une pâte de soja rouge qui lui donne une note sucrée. Dans la région du Kansai, Osaka se distingue avec son ramen au bouillon pâle et léger, agrémenté de pousses de bambou et de ciboulette. À Hiroshima, le ramen local surprend avec son bouillon à base de sardines séchées, apportant des notes iodées. Mais c’est à Kyushu que naît le célèbre tonkotsu ramen, dans la ville de Fukuoka. Son bouillon laiteux qui mijote avec des os de porc pendant des dizaines d’heures est devenu légendaire. Chaque ville du Japon rivalise ainsi d’innovations pour créer le ramen signature de sa région, faisant de ce plat un fascinant voyage à travers tout le pays.

Un succès planétaire porté par une passion dévorante

En quelques décennies, le ramen est devenu une véritable institution nationale au Japon. Mais il ne s’est pas arrêté aux frontières du pays, essaimant rapidement aux quatre coins du monde grâce aux communautés nippones et à l’engouement croissant pour la culture asiatique.Aujourd’hui, on trouve des noodle bars dédiés au ramen aussi bien à New York, Londres, Paris que Sydney ou São Paulo. Les festivals célébrant ce plat attirent des milliers de fans en extase devant les créations des chefs. Le ramen est désormais une star planétaire qui fascine bien au-delà du Japon. Mais au cœur de ce succès international se niche une passion typiquement nippone pour un plat ancré dans l’histoire du pays.

Le ramen, une success story planétaire

L’incroyable aventure du ramen, de ses humbles origines chinoises aux multiples déclinaisons régionales puis à la consécration globale, ne fait que commencer. Le voyage s’annonce riche en surprises et en découvertes gustatives pour les papilles curieuses. Prêt à partir à l’aventure ? De Hokkaido à Kyushu, chaque bol de ramen vous fera voyager à travers le temps et l’espace, sur les traces de cette fascinante épopée. Oserez-vous déguster tous les styles régionaux ? Votre palais risque d’être bluffé par cette diversité ! Itadakimasu !

Aujourd’hui, le ramen s’est imposé comme un plat national incontournable du Japon. Ses noodle bars ont essaimé aux quatre coins du monde. Les festivals dédiés attirent les foules. Le ramen est désormais une star internationale, de Los Angeles à Paris. Mais derrière ce succès planétaire se cachent des origines très locales, entre nouilles chinoises, échoppes de rue et ajout décisif de dashi. Une success story made in Japan !Le voyage prometteur du ramen ne fait que commencer. Prêt à partir à la découverte des nombreux visages régionaux de ce met fascinant ? De Hokkaido à Kyushu, votre palais risque d’être bluffé par la diversité des saveurs nippones. Itadakimasu !

Sources :
  • Le Livre d’or du ramen – Junji Takashi
  • L’histoire globale de la cuisine japonaise – Shingo Hamada